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Vers une économie circulaire dans la navigation de plaisance

Ces dernières années, la navigation de plaisance touche un public de plus en plus large. Il y a donc un nombre croissant de navires en circulation. Cependant, ceux-ci atteignent petit à petit la fin de leur durée de vie. Le recyclage s’avère complexe. De plus, certains navires sont négligés ou abandonnés. C’est pourquoi, le 18 mars, des experts se sont réunis afin de discuter de la manière dont la navigation de plaisance pourrait évoluer vers une économie circulaire.  

Ministre fédérale belge de la Mobilité : « Transformer les défis en opportunités, c’est l’ambition que nous devons nous fixer aussi pour la fin de vie des bateaux de plaisance. Nous sommes à un tournant : une cinquantaine d’années après la popularisation des coques en composites, des milliers d’embarcations arrivent en bout de course, sans réelle filière de traitement digne de ce nom. Détourner le regard des épaves abandonnées n’est pas une option. Pour la sécurité de tous et pour l’avenir de nos cours d’eaux, il est urgent de définir les conditions d’une réelle plaisance durable, pour demain et après-demain. Nous y travaillons à l’échelle nationale et la présidence belge du Conseil nous offre ici une belle opportunité de porter cette question à l’agenda européen et de bénéficier des meilleures pratiques parmi les Etats Membres, pour la sécurité de tous et pour l’avenir de nos cours d’eaux.»

Ces dernières années, le nombre de navires n’a cessé d’augmenter. L’Europe en compte aujourd’hui environ 6 millions. Depuis les années 1970, la plupart de ces navires ne sont plus construits à partir de métal ou de bois, mais de matériaux composites. Ces navires en composite ont une durée de vie de 30 à 50 ans. C’est pourquoi bon nombre d’entre eux atteignent aujourd'hui la fin de leur durée de vie. Chaque année, en Europe, environ 80 000 navires sont bons pour la casse.  
  

Problèmes dus à la complexité du recyclage  

Le recyclage du composite n’est toutefois pas simple. Par conséquent, des navires sont abandonnés le long des quais, des rivières et des canaux. Non seulement ce n’est pas beau à voir, mais aussi c’est nocif pour l’environnement et peut engendrer des situations dangereuses.  
  

Les premiers pas vers le recyclage  

C’est pourquoi, dans différents pays, des initiatives ont déjà été prises pour faire face à ce problème. Un des obstacles au recyclage est son coût. C’est pour cette raison que la France a élaboré un plan financier afin de rendre le recyclage plus accessible financièrement. De plus, le recyclage n’est, techniquement parlant, pas simple. Sur ce point, la Finlande a déjà pris plusieurs mesures. Pour finir, des questions juridiques demeurent. Quid des navires dont le propriétaire est inconnu ? La Belgique s’est penchée sur la question dans son étude juridique.  
  

Ensemble pour une économie circulaire  

Toutes ces meilleures pratiques ont été présentées pendant la réunion du 18 mars. Les personnes présentes venaient de différents horizons : le monde politique, le secteur du composite, les fédérations de navigation de plaisance, mais aussi les organismes de traitement des déchets, les gestionnaires de voies navigables et même l'éolien. Ce dernier doit en effet recycler les mêmes matériaux. En plus du partage des meilleures pratiques, la discussion a aussi porté sur les étapes encore nécessaires à la transition vers une économie circulaire, tant sur le plan juridique, politique que technique.  

Il est apparu clairement qu’il reste encore du pain sur la planche, tant sur le plan national, régional qu’européen, mais les parties prenantes présentes sont motivées à prendre le problème à bras-le-corps. Elles espèrent également que cet évènement aura souligné toute l'importance de ce thème, qui devra toujours être inscrit à l’agenda politique après les prochaines élections.