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Enquête sur l’économie circulaire dans la navigation de plaisance : 60 % veulent se défaire de leur navire correctement

L'été dernier, la DG Navigation du SPF Mobilité et Transports a mené une enquête sur l'économie circulaire dans le secteur de la navigation de plaisance, ciblant les plaisanciers. Nous voulions ainsi connaître l'opinion des plaisanciers et les amener à réfléchir à la question des navires de plaisance en fin de vie  et abandonnés. L'analyse des résultats de l'enquête est présentée dans ce rapport.

Où se rendre avec un navire en fin de vie ?

Aujourd'hui, 45% des personnes interrogées ne savent pas où ou vers qui se tourner pour que leur navire soit démantelé et recyclé. Il s'agit là d'un obstacle majeur à une élimination durable du navire. Plus de la moitié des personnes interrogées (60 %) estiment ainsi qu'une solution devrait être trouvée pour permettre aux propriétaires de se défaire correctement de leur navire en fin de vie. Il est frappant de constater que les personnes interrogées considèrent que cela est plus important que la recherche d’une solution pour supporter les coûts du transport, du démantèlement et du recyclage.

La majorité (56,8%) pense que les autorités publiques devraient jouer un rôle de premier plan dans le développement d'une industrie du démantèlement et du recyclage, en coopération avec les chantiers navals et les concessionnaires. Il existe également un besoin important d'informations accessibles et claires sur ces possibilités de démantèlement et de recyclage, qui  devraient être fournies par les autorités publiques selon plus de la moitié (57,8 %) des personnes interrogées.

Les plaisanciers se sentent-ils concernés par cette problématique ?

« La durée de vie d’un navire dépasse celle d’un être humain  ». C’est ce qui explique pourquoi un nombre important de plaisanciers ne se sentaient pas concernés par la problématique des navires de plaisance en fin de vie. Grâce à l'enquête, nous avons réussi à atteindre plus de 400 plaisanciers actifs qui, bien qu’ils prêtent toute l’attention nécessaire à l'état de leur navire, ne semblaient pas concernés par la fin de vie de leur navire. L'objectif de sensibilisation a donc été clairement atteint. 

De plus, les plaisanciers ont également été encouragés à participer à la réflexion sur les solutions possibles. Voici quelques-unes de leurs suggestions :

  • Faciliter l'échange de pièces de rechange ;
  • Développer un cadre juridique pour traiter les navires « orphelins » ;
  • Prévoir une prime pour la présentation d'un navire au démantèlement afin de couvrir les coûts ;
  • Donner une nouvelle finalité au navire : tiny house ou module de terrain de jeu ;
  • Veiller à ce que les navires restent en bon état plus longtemps en créant des centres d'entretien à faible coût ou en améliorant la qualité de la production.

Les prochaines étapes

Nous tiendrons compte de ces résultats pour la suite du projet. L'une des prochaines étapes est une étude juridique qui, d'une part, inventoriera les compétences et textes législatifs actuels et, d'autre part, examinera quelles adaptations législatives sont nécessaires pour s’attaquer à la problématique des navires en fin de vie ou abandonnés. En outre, nous souhaitons discuter avec les parties prenantes d’une feuille de route pour la Belgique à l’horizon 2030. Nous continuerons à impliquer étroitement les plaisanciers dans ce processus. En effet, l'enquête a montré que les plaisanciers sont enthousiastes à l'idée de participer à la réflexion sur la problématique des navires en fin de vie. Nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux qui ont apporté leur pierre à l’édifice pour rendre la navigation de plaisance plus durable !

Georges Gilkinet, ministre de la Mobilité : « L’enquête menée par le SPF montre qu’il reste une grande marge de progression pour sensibiliser les propriétaires à la problématique de la fin de vie des bateaux de plaisance. Mais la bonne nouvelle est qu’une large majorité d’entre eux veulent des solutions pour pouvoir s’en défaire correctement, de façon respectueuse de l’environnement. Cette enquête qui a permis de toucher plus de 400 plaisanciers est donc un premier pas vers une meilleure prise de conscience de l’enjeu de la protection du milieu fluvial. Grâce à cette feuille de route, nous allons maintenant pouvoir passer à l’action et protéger nos fleuves et nos rivières… et surtout tous les vivants qui les fréquentent !  ».

Paul Van Tigchelt, ministre de la mer du Nord : "Le nombre de plaisanciers en mer du Nord n'a cessé de croître ces dernières années. Tout comme notre pays est pionnier en matière d'éoliennes offshore, de panneaux solaires flottants et de navires autonomes, nous pouvons trouver des moyens tout aussi innovants pour traiter le recyclage des bateaux en fin de vie. Grâce aux résultats de cette enquête, en collaboration avec le ministre de ma Mobilité M. Gilkinet, nous devrions réussir à recycler nos navires et ainsi éviter de les abandonner. Je sais que nous pouvons compter sur l'apport positif des plaisanciers à cet égard. La navigation de plaisance n'est peut-être pas la plus grande source de déchets marins, mais les plaisanciers ont eux aussi intérêt à protéger l'environnement".

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